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IMMOBILIER ET LA FISCALITE

Malgré les différentes décisions du gouvernement pour tenter de diminuer la fiscalité immobilière, la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) prédit que la France devrait rester championne du monde en la matière. Pour contrer cela, l'organisme appelle à une refonte majeure de la fiscalité locale.

Selon une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), datant de 2017, la France est le pays où la fiscalité immobilière est la plus forte, atteignant 4,4 % du Produit intérieur brut (PIB). Depuis, le gouvernement a voté la suppression de la taxe d'habitation, qui n'existera plus en 2023. "Une bonne nouvelle éphémère" juge la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) dans un communiqué publié ce mardi 1er octobre 2019, car selon elle, 140.000 propriétaires ont déjà vu leur taxe foncière augmenter en compensation cette année.  

"C'est un impôt de moins et il faut s'en féliciter d'autant que c'était une singularité française. Le paradoxe, c'est qu'elle l'a été dans la douleur et que les conséquences de ce geste politique sont en train de peser dangereusement sur le logement", explique Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim. La cause : "Une erreur de calibrage". L'État avait estimé le manque à gagner de la suppression à 22,5 milliards d'euros, alors qu'il est en réalité de 25 milliards d'euros. "Pour trouver les 2,5 milliards manquants, le gouvernement s'est tourné vers les départements, qui, eux, recouvrent la taxe foncière. Il leur a demandé d'en rétrocéder une partie aux communes", explique la Fnaim.  

Si ce phénomène ne s'observe à ce jour qu'à l'échelle locale, notamment en Isère où le Conseil départemental a révisé les taxes locatives, nul doute pour la Fnaim qu'il va s'étendre dans tout le pays "dans les prochains mois". Jean-Marc Torrollion en conclut que "notre pays a plus que jamais besoin d'une profonde évolution de sa fiscalité locale. Elle est aujourd'hui redondante, excessive, et les contribuables ne la comprennent plus. Toutes ces charges risquent de dissuader les Français de devenir ou de rester propriétaire, en acculant les collectivités locales à accentuer la pression fiscale".